Normandía, casino, Printemps: 110 años de fidelidad a Deauvillle
L’Hôtel Barrière Le Normandy, le Casino Barrière Deauville et le magasin Le Printemps Deauville accompagnent les saisons deauvillaises depuis 110 ans. Le Normandy et le casino sont les premiers établissements nés du groupe familial Barrière. Tout comme Le Printemps, leurs propriétaires ont imaginé et bâtis en 1912 à Deauville les premières pierres qui ont contribuées à leur essor et à celui de la station balnéaire.
Raconter le Normandy c'est ouvrir un dictionnaire amoureux
A coup de pioches, l'hôtel Normandy a construit son histoire. Les pioches des bâtisseurs bien sûr, et puis les "bonnes pioches", celles des rencontres d'un prestigieux méli-mélo d'artistes et de grands caractères de l'époque, amoureux d'un esprit et d'un style : le divertissement. Inauguré en 1912, les chroniqueurs de la vie mondaine parisienne et new yorkaise écrivaient qu'il était "le plus bel hôtel du monde". On y compte alors 300 chambres avec salle de bain, 30 salons, une salle à manger d'apparat de 170 mètres carrés. Le tout pour découvrir une promenade intérieure de 11 kilomètres de tapis (!), bordée de 200 000 ampoules électriques, 25 kilomètres de papier peint tendu sur les murs et la fameuse toile de Jouy qui habille les chambres et les suites de ses nuances de couleurs végétales et minérales, à la fois solennelles et familières...
Ainsi en parlait son architecte, Théo Petit : "Le Normandy ? C'est une ambiance de cottage anglo-normand avec des pignons normands et des draps en lin, des pommiers et des vaches normandes en son jardin." Bref, une grande maison tarabiscotée avec ses clochetons inattendus, ses tuiles colorées.
Après, la Grande Guerre, le Normandy retrouve rapidement sa clientèle et les plus grands noms des Années folles : Winston Churchill y tient une villégiature discrète en compagnie de son épouse Clémentine, le Prince de Galles en célibataire y jette l'ancre en 1924, Coco Chanel y ouvre une boutique, les peintres, acteurs, écrivains, le Tout-Paris des arts, mais aussi des hommes d'affaires et industriels tel André Citroën y séjournent en toute oisiveté. En 1925, la Société des Hôtels et Casino de Deauville entreprend d'agrandir l'édifice. Les années 1930 ont dessiné la suite des décennies, entrecoupées d'une deuxième guerre mondiale que Le Normandy a surmonté dans ses murs et dans son esprit. Plus tard, il devient le décor de quelques images mythiques du cinéma, dont bien sûr le film "un Homme et une Femme" de Claude Lelouch (Palme d'or au Festival de Cannes et récompensé la même année en 1966 par un Oscar à Hollywood). Depuis 1975, il est l'écrin du Festival du Cinéma Américain de Deauville qui attire les géants du grand écran. Jack Nicholson est épaté par la galerie des 147 références de whisky que propose le Bar du Normandy ! Nouvelle ère, nouvelle décoration, à l’hiver 2015-2016, le Normandy se rénove. Il ferme ses portes quelques mois, pour la première fois depuis son ouverture en 1912. Un nouveau Normandy renait, métamorphosé, surprenant, sans altérer pour autant l'âme de cet hôtel mythique.
Au loin, l'hôtel Normandy aux innombrables fenêtres illuminées de géraniums, le casino d'un blanc crémeux, tout brodé de balustres, brillent au soleil sous un ciel lavé d'aquarelle où s'arrondissent d'aimables nuages en meringues. Délicieux tableaux de la vie heureuse en flanelle et en souliers blancs. L'heure est exquise...
Le casino invente le jour et la nuit autrement
Avec l'invention du Normandy, les fondateurs François André et Eugène Cornuché confient une mission à l'architecte Georges Wybo. L'homme qui dessine des édifices de loisirs est notamment connu pour sa réalisation des grands magasins du Printemps, prisé du Tout-Paris. Sa mission : mettre son art au service des décors, des ornements et du confort des salles de jeu d'un casino. Georges Wybo propose une architecture toute en références au XVIIe et au XVIIIe siècles français, des ailes arrondies, de grandes et hautes huisseries... et le petit théâtre, quasi réplique de la salle de spectacle qu'appréciait le roi Louis XIV au château de Versailles. Le jour de l'inauguration, le 11 juillet 1912, le spectacle est aussi dans la salle, avec la présence des personnalités du monde diplomatique et politique, des arts et de l'industrie. Pari gagnant, Paris conquis. Les gazettes sont sous le charme. Les années passent. Les talents et leurs univers artistiques se succèdent sur la scène du casino : des étoiles de la chanson avec Charles Aznavour, de la danse et des transfuges du Ballet russe avec Rudolf Noureev, du cinéma avec les amants de Lelouch, du roman avec Françoise Sagan qui y préfère les tables de jeux. En 1988 les machines à sous font leur apparition. Lucien Barrière, neveu de François André, mène alors le Groupe et entreprend une rénovation complète du casino avec l'objectif de faire le plus beau et le plus moderne casino d'Europe. En seulement quatre mois, le projet voit le jour et propose des espaces inédits : une vaste salle de 365 machines à sous, quatre restaurants, trois bars, un night club, des salons de réception et un cinéma de 700 places. Douze ans plus tard, en 2000, le décorateur Jacques Garcia participe à cette innovation sans cesse renouvelée en signant la décoration actuelle du Casino Barrière Deauville.
Le Printemps suit ses clientes à Deauville
Ouvert en 1912, le Printemps Deauville est la toute première succursale d'un grand magasin en province et l'une des premières boutiques de mode à s'implanter à Deauville. A l’instar du Normandy et du casino, la création de ce "magasin de nouveautés" fait partie intégrante des projets urbanistiques de la station balnéaire. Alors que loisirs et voyages se développent, les villégiateurs s’installent à Deauville pour la saison estivale, Le Printemps y voit une opportunité et entreprend de les y accompagner. C’est une première pour un grand magasin parisien. L’enseigne, ouverte exclusivement l’été, prend ses quartiers au sein d’une authentique maison normande. Les vendeuses sont recrutées parmi les meilleures employées du navire amiral parisien et logées dans une villa réservée. Cette nouvelle adresse est caractéristique de la politique de la maison : partir à la rencontre de ses clients. Etre au bon moment, au bon endroit. De fait, la succursale normande sera le premier maillon d’une longue chaîne de magasins en province.